CE QUE JE CROIS (Deuxième partie)



                                                                       CE QUE JE CROIS

                                      Tout penseur profond craint plus d’être compris ou d’être mal compris.

(Disait Nieztsche).

                                                                                MISE EN VOIE

Très cher (s) (ères) lecteurs et lectrices, nos investigations comme promis lors de la première publication ne vont pas se dérober de leur promesse. Il est en fait de mon devoir de tenir ma promesse. En effet, je vous avais promis de continuer à creuser la question de la vérité. Toutefois souvenez vous que la publication antérieure abordait déjà la thématique sous un angle très technique, avec des auteurs du troisième homme[1]. Aujourd hui, nous abordons la même thématique sous la perspective d’un auteur qui n’est pas très apprécié dans le monde chrétien. Ce personnage a été tellement controversé dans ces écrits, et, on peut aussi voir que ces écrits ont été mal interprétés et mal compris. Vous verrez que la question de la vérité a une autre connotation chez lui. Nous le mettrons en relation avec les penseurs du Troisième Homme en particulier la grande critique de la vérité de Maurice Bellet.
Aussi nous avons décidé d’introduire dans cette publication un dialogue. Ne l’oublions jamais, il est très important de toujours dialoguer avec les autres pour savoir ce qu’ils pensent sur certaines. Et, vous remarquerez la thématique sur la vérité s’accommode mieux avec le style de discours dialogal. C’est une façon d’éviter de se serrer dans sa propre vérité, et, cela a été l’erreur de plusieurs institutions et idéologies dans l’histoire de l’humanité. Lisons d’abord !                                                                        



                                                                   I- LES COMPARATISMES SAUGRENUS

Je voudrais réellement ne pas être considéré comme le problème dans un monde à problèmes.  Cependant, à bien regarder et à écouter les propos de certains, je semble ne pas avoir de place dans l’univers très chrétien, et, du coup, je suis le problème. DOMMAGE ! Suis-je plus violent que Léon Bloy ou un Kierkegaard, dans ma manière de voir le christianisme ? A Vous d’en juger ! Ce que je crois ; c’est que ma foi en Jésus est à a-venir (Dominique Collin). La preuve, je suis de ceux qui défendent les anti-chrétiens dans leurs « folles thèses ». Et, même plus loin je scandalise les « très chrétiens » et les « très bons séminaristes ». Seigneur, je te supplie de me pardonner pour ces mauvaises attitudes ! Sans vouloir me justifier dans mon péché, j’aimerais juste rappeler à ceux qui me voient comme un détracteur depuis l’intérieur que je suis animé par le zèle de la Vérité de Celui qui est Vérité. Loin de l’ironie ! ce cri vient du fond de moi. J’avoue ; Peut-être je mis prendre mal. Et toi, penses-tu que je suis le problème ?  Allons y voir ce qui fait réellement le problème ou qui est le problème ?


                                                        1- La foi des démons[2]

Ce fameux essai au titre très attrayant. Le terrible est que c’est un catholique qui l’a écrit et en plus pas un catholique de « bas de l’échelle » (loin de les graduer ; comprenez bien que c’est pour signaler qu il a même d’une congrégation dans l’Eglise). Il n’est pas prêtre, ni évêque, il est laïc comme moi, comme toi, père de huit enfants. Pour en savoir un plus sur lui, il serait mieux que ton google te serve à quelque cette fois.
Dans le livre la foi des témoins il écrit ceci à la quatrième de couverture :
L’athéisme qui nie l’existence de Dieu n’est pas le pire refus de Dieu possible. Certains croyants ont trouvé Dieu et pourtant ne le servent pas ; on pourrait même avancer qu ils Le servent d’autant moins. Ils se perdent précisément dans la mesure où ils L’ont trouvé. Ceux là ne sont pas athées ; ils reconnaissent tous les articles de la foi chrétienne et, néanmoins, ils refusent Dieu de la manière la plus radicale, en connaissance de cause. Ils surpassent l’athéisme et nous révèlent un lieu d’autant plus ténébreux qu il se sert de la lumière pour épaissir ses ténèbres.
Tel est le lieu du démoniaque, qui ne concerne pas seulement le danger des démons : un chrétien ne saurait l’ignorer, car il désigne aussi une possibilité tragiquement sienne, celle d’une perdition qui s’ouvre au cœur même de la chrétienté. Le démoniaque n est pas tant de vouloir le mal que de vouloir faire le bien par seules forces, sans obier à un Autre, dans un don qui prétend ne rien recevoir, dans une espèce de générosité qui coïncide avec le plus subtil orgueil.
Je vous fais lire là le résumé du joyau de Fabrice Hadjadj (ce livre lui a valu le prix de la littérature religieuse de 2010). En face de ces écrits, j’ai toujours été bousculé dans ma manière de croire en Jésus et mon rapport avec son Eglise. Ne me dites pas que je les sépare, s’il vous plaît. Si c’est le cas, je me rendrais compte toute suite que vous êtes installés dans la foi des démons. Car nous le sommes encore jusqu’ ici, et, pour la grande majorité d’ailleurs. On envoie des gens en l’enfer parce qu’ils ne croient pas au même Dieu que nous, parce qu ils ont d’autres manières de voir les choses, d’interpréter certaines questions. Le pire est même au sein de l’Eglise, beaucoup, refusent de comprendre que certaines choses peuvent être soumises à des débats (on est plus dans la critique suspecte). D’aucuns accusent l’histoire des autres méconnaissant la leur et pire encore sans la connaitre (c’est le cas de certains « bons chrétiens ». D’ailleurs ils disent souvent qu’elle est passée), et que le contexte favorisait tout. J’aime bien me poser la question de savoir, est ce que le texte aussi était hors contexte ? Ou peut-être, il était un prétexte ?  Malheureusement, leur histoire les suit et les accuse, et, va même jusqu’ à vouloir définir leur présent. Le contexte n’est plus leur prétexte en ce moment-là, mais il devient un rappel au Texte (Evangile). De plus, le versant blessant est qu’ils jugent les autres.  C’est le cas des très chrétiens aujourd hui jugent et accusent un certain fondamentalisme dans certaines religions, s’oubliant qu’ils ont été aussi fondamentalistes à une période de l’histoire. Par ailleurs, l’une des causes de l’athéisme radical c’est même cela. N’en déplaisent à certains.
Ces mots de Fabrice Hadjadj, sonnent le glas et veulent nous inviter à une radicalité en la foi Jésus Christ, mais aussi en une certaine modestie et humilité à reconnaitre que nous ne sommes pas tellement mieux que les autres. Ce même Fabrice Hadjadj, qui, contant l’histoire de sa conversion au catholicisme, fail l’apologie des écrits de Nietzsche, qui, l’ont aidé à mieux être chrétien, jusqu’ aujourd hui, pour certains et même des futurs représentants de l’Eglise ad gentes ils continuent de juger les autres à partir d’univocité réflexive, leurs petits scanners de réflexion. C’est tout simplement l’athéisme dépassé (Fabrice Hadjadj) ; nous sommes tout simplement des inchrétiens (Charles Péguy). Nous sommes installés dans la simulation de la foi.
Notons bien, mon discours n’a pas pour but de généraliser tout le monde. Car, il y a du bon grain parmi l’ivraie. Il y en aura toujours. Mon discours ou celui de Fabrice Hadjadj non plus ne sont pas en train de faire dans l’absolutisation. Si ces mots peuvent te servir et te permettent d’être meilleur, alors tu aurais peut - être rejoint l’Evangile Inouï (Dominique Collin). Pour vous dire que mon propos apparait provocateur en surface, mais au fond, il a pour source l’Evangile et le retour radical à cet Evangile. Rien d’autre !
Avant d’aborder la thématique de la publication, concrétisons les signes de la foi des démons.

                              II- LA LUCIDITE DES TENEBRES : SOMMES NOUS DES JUGES ?
Plusieurs d’entre nous, ont entendu parler de Nietzsche (ce nom il y a quelques décennies interdit dans certains milieux). Et très peu d’entre nous en ont entendu parler de saint Bernard de Clairvaux.  Même dans les milieux très chrétiens, il est très peu connu. Malheureusement ! Je me suis toujours posé certaines questions à propos des deux personnages : qu’est ce qui leur est commun ? Quelle question stupide, diront certains ! puisqu’ ils sont tous des humains comme moi, comme toi qui me lis en ce moment. Mais allant, un peu plus dans nos comparaisons saugrenues, ces deux personnages sont doués de raison. Encore une autre stupidité ! Ah oui ! Aiguisez vos appétits de curiosité et restez figés sur les mots en ouvrant grandement vos yeux, vous allez découvrir le pourquoi de ces stupidités comparatives. Continuons !
Vous verrez que le nom du second personnage est précédé par un attribut « saint », les chrétiens savent pourquoi. Et, pour les non chrétiens renseignez-vous, il est encore temps ; pour ne pas être dans l’ignorance de l’ère contemporaine. Parce que je lisais dernièrement un livre écrit par trois auteurs (le premier : prêtre ; le second est un laïc très intellectuel et très catholique (spirituel) d’ailleurs, et la dernière personne est une athée de culture chrétienne). Dans, ce livre-là, le prêtre affirmait quelque chose d’étrange. Il disait : qu’un jeune garçon lui demandait dans un métro s’il était avocat ? Parce qu’il avait sur lui sa soutane. Chose très bizarre ! bizarre, pour les « très chrétiens », et, les fondamentalistes chrétiens, l’enverraient du coup, en l’enfer sans jugement. Assurément ! il a commis le grand et grave péché de l’ignorance. Alors, il mérite l’enfer.
Le constat est fort. Nous en sommes arrivés à un tel niveau d’ignorance. Diraient certains ! cependant, ce n’est pas là-bas que nous souhaiterions aller voir les causes d’un tel niveau d’ignorance. Justement, nous inviterons notre jeune garçon de soigner cette ignorance, qui, d’ailleurs n’est pas si grave. Car la gravité de son ignorance est partagée.
Il est clair que la grande différence entre les deux personnages cités plus haut est que le premier est considéré comme un « monstre » dans le monde du second. Nietzsche est justement celui qui avait déclaré la mort de Dieu. Saint Bernard de Clairvaux est celui qui défendait les intérêts de Dieu en tuant même au nom de Dieu. Voilà, la différence très nette entre les deux. Le premier a passé du temps à critiquer le christianisme et « son » Dieu, le second est passé du temps à édifier le christianisme par tous les moyens. Qui des deux avait raison ? Ni toi ni moi, aucun ne pourrait se prononcer de façon précitée. Je vous invite à une méditation plus en profond des deux personnages, afin de ne pas les saisir sans une dessaisie de leur contexte et prétexte. Le plus certain est qu aucun crime ne doit avoir comme justification le nom de Dieu (c’est écrit dans les textes du grand magistère de Vatican 2, referez vous à la grande constitution dogmatique Gaudium et Spes). Beaucoup, m objecteront sans entrer dans la syntaxe de mes mots en disant ceci : et ce Dieu qui envoyait les gens massacrer les autres peuples dans l’Ancien Testament alors ? Est-il un autre Dieu ? Je vous convie à lire les travaux sur ces questions là dans les textes de l’Eglise. Mes investigations n’ont pas pour objectif de justifier tout cela dans le cas échéant.


                                                                    2- LA LUCIDITE DES TENEBRES
                Parfois nos comparatismes sont vides et très inutiles. Dans le monde chrétien en général et catholique en particulier, certains personnages ne sont pas les bienvenus. Et le personnage de Nietzsche en est un de ceux - là, il fait partie de ceux - là, qui sont en l’enfer. Oui ! accusé pour avoir blasphémé. Les juges et les avocats de Dieu l’auraient envoyé en l’enfer. Les preuves étaient et y sont : ces écrits. L’accusé, pour dire vrai n’avait pas eu le temps de se défendre. Par ailleurs, on a l’impression que ces écrits continuent de le défendre. J’aimerais qu on me dise que je suis partisan dans cette dernière affirmation. Cependant, comme je suis un humain et que ma pensée ne saurait être neutre, je vous demande de m en concéder mon humanité et mon parti pris.
Toutefois, ma motivation n en prend aucun coup, je suis motivé par le désir de la recherche inconditionnelle de la vérité et je réaffirme avec Maurice Bellet que Dieu est inconditionnellement du côté de la recherche de la vérité (Maurice Bellet). Si la vérité est du côté des incrédules ; pourquoi ne pas aller la chercher de ce côté ? Serait un péché grave ? Je pose la question aux très chrétiens. A ceux-là, qui envoient en l’enfer sans avoir écouté l’accusé. On dirait que les accusateurs de Jésus de Nazareth dans leur simulation d’un procès auraient été plus juste que les très chrétiens et très grands défenseurs de l’Eglise et de Dieu. Priez afin que le doctrinaire – disciplinaire (Maurice Bellet), ne décide pas de m’exiler. C’est juste que je suis animé par le desir de la recherche inconditionnelle de la vérité.


3-   Le refus de la dessaisie et ignorance ignorée ? 

                Ce que vous lirez dans les lignes, est ce que j’attends par le refus de la dessaisie et l’ignorance ignorée. Plusieurs pensent que c’est un jeu de mots ou de paradoxe ou alors des figures de style sans intérêt. Loin de là. Ecoutons et méditons et analysons ensemble ces propos et cette réaction.
Le dialogue se passe entre trois personnes : deux formés à moins de mois de la fin de leur formation pour espérer être parmi ceux qui vont « défendre » l’Eglise. (Défendre ici n’est pas à comprendre à la manière de saint Bernard de Clairvaux), en passant je n’ai rien contre ce « grand saint » qui a beaucoup fait pour l’Eglise. Nous serons appelés à aller à annoncer Jésus aux autres. Et, il se retrouvait un cadet, qui, est en train de faire ces premiers pas dans l’univers de la théologie. Cependant, à l’écouter, comme d’ailleurs ce futur diacre de Tanzanie, leur philosophie souffre d’une dessaisie ou tout simplement elle ignore son ignorance. C’est sans prétention de ma part. Non plus une installation dans la modestie de la bondieuserie (Dominique Collin).  A chacun d’en juger !  
                                                              
                 
                                                            2- Réussir son paradis ou alors…
Ce sous-titre est ridicule. N’est - ce - pas ! Déjà, il est vide de sens. Je l’avoue d’ailleurs. Dans l’espoir qu’il en acquiert un sens, lisez ce dialogue et vous en jugerez par vous-même.  Je vous illustre par un dialogue ce que j’entends par réussir son paradis une non dessaisie de certaines questions. J’ai pris le cas du personnage de Nietzsche dans les bouches des futurs serviteurs[3] de Dieu.
Tanzanien : S’adressant au cadet, parlant de Nietzsche, il déclare : Nietzsche était fou, et, c’est même à cause de tout ce qu il avait dit sur le christianisme et Dieu qu il est mort de très jeune et d’une maladie (syphilis).
Sylvestre : Quel extrémisme ! Une logique de condamnation, sans procès, je lui retorquais !  
Sylvestre : A moi de lui dire, j’aperçois que tu prends la place du Grand Juge au dernier jugement. (Commentaires : Mais il n’a pas tort, car, pour notre immense majorité nous réfléchissons comme lui sur la question de Nietzsche). J’ajoutais : Ou alors, tu es coupable de leur culpabilité ? J ajoutai ceci : Malheureusement, il est encore vivant avec et mais il siège déjà avec le Grand Juge ! je fus étouffé pour ne pas dire époustoufler de constater qu’il souffrait d’une dessaisie et de la mythomanie intellectuelle. Commentaire : Alors, dans le but de lui permettre de commencer une saisie palliative de son ignorance ignorée et illogique ;   je lui demandai : quelle est la différence entre la mort de Jean Louis Chrétien qui mourut en juin 2019 ayant le même âge que Nietzsche ? Juste une question.
CE JE PENSE[4] : Ce futur représentant de l’Eglise (catholique), est dans une posture de non réflexivité de son savoir reçu. On dirait que moi-même, je perds de ma modestie ! Je deviens prétentieux ! Que faire alors ? La nécessité excuse tout (disait Maurice Bellet) surtout que là, nous sommes en face d’une certaine imposture intellectuelle, ajoutée à une défense très vile, sans oublier que l’accusé fut condamné sans réellement compris.
 Au fait, il n’est pas coupable. Mais, il se rend coupable, dans la mesure où, il refuse de se déculpabiliser et d’essayer de sortir des savoirs sans pouvoir les remettre en cause ; bref, entrer dans ce que Maurice Bellet nomme : la critique christique.  Je veux dire par là, qu’il refuse le « dé questionnement » des connaissances reçues sur le personnage de Nietzsche. Le Nietzsche monstre. Le Nietzsche du point de vue de certains catholiques (chrétiens).  Beaucoup d’entre refusons de voir que les penseurs de l’Eglise étaient en position de défense sur les questions que Nietzsche met en relief. Ils défendaient leur « chapelle » pour reprendre l’expression de ceux qui ont décidé de se « dé questionner » des vérités reçues jadis. Au fait, les « très catholiques » jouent et jouaient à la défensive, même quand l’initiative venait de l’adversaire. Leur méthode défensive est leur attaque face à un adversaire qui ne se préoccupait pas du point de vue de l’autre.
CE QUE JE PENSE : Le drame se trouve au niveau de la contre-attaque par les défenseurs du christianisme. Ils n’ont pas pris le temps de pris saisir l’adversaire. Hélas ! Et malheureusement, l’initiative était l’entreprise de l’adversaire on l’a dit plus haut déjà, mais la répétition en vaut la peine. Ce n’était pas le christianisme qui avait l’initiative. Cette thèse est développée par les promoteurs du troisième homme en particulier Maurice Bellet. Le Nietzsche, lu par les chrétiens est Un Nietzsche peint en noir et très noirci. C’est un Nietzsche interprété d’urgence et la résurgence nous a rattrapée.  Bref, C’est un Nietzsche, qui n’a rien de Nietzsche.
Ecoutez l’Argentin
L’Argentin : insulter Dieu et demander aux gens d’être des superhommes n’a rien de « sérieux ».
Sylvestre : dire cela c est ignorer réellement la pensée de Nietzsche, pour éviter de scandaliser je gardai le silence.
CE QUE JE PENSE : Déjà, il faut voir le sens qu’il donne au mot  « sérieux » . Je posais la question à l’ Argentin de savoir: combien de livres de Nietzsche as-tu lu ?
L’Argentin : pas vraiment, mais j’en ai lu des tas de commentaires. Et, les explications mes enseignants de philosophie.
 CE QUE JE PENSE : Je tiens à rappeler qu’il a étudié la philosophie dans le but de devenir prêtre comme moi d’ailleurs. Et déjà cela n’est pas incompatible au vouloir approfondir les bases pour éviter d’être partisan à première vue. Je trouve dans leur façon de procéder une fermeture à l’esprit hereutisque et un jeu à la défensive sans véritablement une statique de contre-attaque. (Vous excuserez du langage sportif, d’ailleurs je suis un très grand sportif). Je l’utilise pour me faire comprendre.  Bien plus, je trouve leur raisonnement en déphasage avec la logique habituelle des gens qui se disent « hommes de sciences ». Est-il possible être objectif en procédant comme il le fait là ? Je pose la question au lecteur. Bien sûr ! Je veux dire, vouloir comprendre un auteur à partir des interprétations d’un seul camp, ou des enseignements d’un maitre qui d’avance ont pour objectif d’être défenseur.
Sylvestre : à moi de lui dire qu’on ne peut pas réellement parler des Evangiles sans les avoir lus. Une façon de lui dire qu on ne parle pas de Nietzsche sans le lire. On ne peut pas se contenter des commentaires déjà orientés pour parler d’un auteur. La meilleure façon d’aller vers un auteur est d’aller vers ces textes et les lire et après entrer dans les commentaires de louange et de « dé louange », afin d’en faire sa propre synthèse.
Tanzanien : silence !
Le cadet (Indien) : ne disait rien, il écoutait juste. 
Les données de ce dialogue nous font entrer dans le monde de la critique critiquée. C’est à dire, on va rentrer là, dans le grand exposé de la thématique de la vérité chez Nietzsche en relation avec les limites de l’axial ainsi que les répartitions de l’axial. Encore de la grandiloquence vide ! hélas ! que signifie ces mots tellement vides ? Tout simplement, je veux vous amener là ou nous nous étions arrêtés dernièrement. L’axial, souvenez-vous, représente dans le langage de Maurice Bellet, la demeure de l’humain ; et cet Axial se déploie à partir des répartitions dans le monde et dans sa manière de vivre au monde et son agir au monde. On peut le remarquer du coup, que son agir au monde et dans le monde laisse entrevoir beaucoup de limites. D ou, l’importance de se remettre en cause. C’est ainsi que nous avons décidé de les mettre en communication avec la question de la vérité chez Nietzsche. Dès lors, faites parler votre raison chers lecteurs.
                                                                 
                                                                                4- L’aveugle clairvoyant [5]
 A la fin de ce dialogue, je décidai de creuser la question de la vérité dans les écrits de Nietzsche, pourtant le dialogue n’est pas spécifiquement axé sur cette question de la vérité. Pourquoi donc ? La raison est toute simple, depuis, selon moi, pour entrer dans certaines thématiques il est nécessaire de commencer par là. En plus, actuellement, la série d’articles que j’écris, m’exige de situer ceux me lisent. L’autre question est de savoir pourquoi aborder la question dans la conception de Nietzsche ? La réponse est là. Chez Nietzsche il n’y a pas de vérité établie au sens fort du mot. D’aucuns diront alors à quoi cela sert d’en parler ? Je leur dirai : pour rien bien sûr !  Je n’ai rien dit !
Dans notre première publication, nous avions promis de continuer à creuser le concept de vérité, partant des trois âges critiques que Maurice Bellet met en relief dans son livre Le Dieu sauvage. Nous n’allons pas nous dérober à cela. Ne vous perdez pas chers lecteurs !
Dans la seconde crise majeure, écrit Maurice Bellet : « L’ordre primordial dans sa fonction, contingent dans son contenu. »[6] Par ces mots, Maurice Bellet, voudrait mettre en exergue les limites de l’axial (la demeure de l’humain), ce qui fait son fondement, le recentrement sur qui il est. Par conséquent, il part dans cette seconde crise majeure des âges critiques, la crise des grandes vérités établies de la modernité. En effet, l’axial s’annonce par des doctrines, des lois, des rites, des œuvres diverses, bref c’est la grande demeure de l’humain, ce par quoi on le différencie de l’animal au premier degré. Or, à bien regarder, à partir de la modernité, il y a un ébranlement et un même un déferlement de ces données préétablies : c’est que Maurice Bellet nomme par LIMITES de l’AXIAL.
Et, il faut le faire remarquer, ces vérités établies sont aussi à l’origine des monstruosités de l’ère moderne et qui va continuer dans l’ère postmoderne. N’en déplaisent à certains, le fond de la pensée de Nietzsche se trouve dans la dénonciation de ces vérités préétablies. Lisez avec moi ces mots de Maurice Bellet à propos de l’ébranlement entrainant à la monstruosité :

L’essentiel de l’essentiel est sauf. Et du même coup, les répartitions qui assurent ce salut ! La vérité reste dans l’Eglise, ou dans le Parti, ou dans la « Science », ou dans la « civilisation » (c’est à dire ce qu on nomme tel dans tel espace primordial.[7]

A les lire, on dirait des paroles qui viennent mettre fin à ceux qui se posaient la question de savoir : de quoi je parle réellement depuis le depuis ? Ces mots de Maurice Bellet, sont comme un abreuvage dans un désert où les oasis se font de plus en plus rares. Par ces mots, Bellet, met en connexion les deux crises (la crise de l’ordre premier des choses et celle de l’homme). Il veut dire par là même que la crise majeure prend son essence dans la mineure. Toutefois, il faut que vous remarquiez que la seconde est un désastre absolu pour le primordial (axial). La preuve est qu’il est très difficile de la rattraper. Comme il écrit : « Signe : aucune parole ne peut en venir, aucune parole ne peut l’exprimer, le penser, l’interpréter. Si cet en dehors se produit, tout bascule »[8]. Alors c’est la fin du monde. Ne faut pas en conclure si vite ! Je m’explique pour être plus concret.
L’exemple nous vient, des camps nazis. En passant pour ceux qui pensent que Nietzsche est un prélude de cette monstruosité, je leur demande de me porter critique en me démontrant ou cela se retrouve dans ces écrits ? Car, à bien voir, il a prédit cette monstruosité. Ce qui se passe justement dans les camps nazis c’est le déploiement de la limite de l’Axial dans ses répartitions. Le réel problème des camps nazis se trouve dans la complicité de l’homme avec la destruction. L’homme à travers ce phénomène a dépassé son statut de bestialité pour s’installer dans le diabolique. Lisons avec moi ces mots : « Ce n’est pas seulement qu’il y eut crime, mais que ce crime fut tel qu il rendait muet. Ceux qui revenaient des camps n avaient pas de parole pour dire cette mort qu ils avaient vécue ; et il y a là quelque chose qui décourage les interprétations. »[9] Ils ont vu la mort et ont perdu les mots pour la décrire.
Voilà, en réalité, la crise majeure de l’Occident et elle demeure encore. Mais, malheureusement cette crise là ne leur a pas servi de leçon afin d’en éviter d’autres crises chez d’autres peuples. La grosse préoccupation est la perte de l’AXIAL. On peut ainsi comprendre le cri de Hans Jonas qui disait que l’homme avait perdu l’homme. L’axial comme cœur du noyau, il n’y a plus possibilité à une reprise à l’origine. Du coup, on entre dans le mauvais jeu des grands accords (la vérité se pactise, elle se fait alliance afin d’éviter une autre forme de Nazisme). Les limites et les répartitions de l’Axial nous ramenent aux figures de la crise.
                                                      5- Les figures de la crise
La question fondamentale de l’humanité face à l’avènement du diabolique est celle-ci : comment réagir face à l’inhumain devenu norme humaine ?
Elle est très profonde la question. Je l’avoue. Toutefois, je ferai les efforts de toujours revenir sur ce que je considère comme fondement de tout ébranlement qui est la banalisation de la vérité. Sauf elle, nous ferons toujours face à aux monstruosités. Parce que la vérité ne se pactise pas, elle n’est pas la possession privée d’une oligarchie, non plus la propriété d’une idéologie même pas religieuse. Elle est un chemin à parcourir (Henri Boulad). C’est ce qui ressort dans les écrits de Nietzsche vus avec les yeux nietzschéens. Bien sûr !
Lisons ceci ensemble. Ces mots sont de Nietzsche sur la question de la vérité.

A supposer que la vérité soit femme, n’a-t-on pas lieu de soupçonner que tous les philosophes autant qu ils furent dogmatisés, n’attendaient pas grand-chose aux femmes ? Et que l’effroyable du sérieux la gauche insistance avec laquelle ils se sont jusqu’ ici approchés de la vérité ne furent que des efforts maladroits et mal appropriés pour conquérir justement les faveurs d’une femme. [10]

J’aimerais bien poser la question au Tanzanien ou encore à l’Argentin ou encore à la féministe de savoir s’ils ont compris ce que Nietzsche voudrait dire par ces mots ? Malheureusement pour moi, comme Nietzsche, j’ai été déjà condamné pour rejoindre les grandes flammes de l’Hadès ! Seigneur ait pitié de moi, je suis juste motivé pour la motivation. On dirait la prière d’un condamné à mort ! No kidding !
Je commencerais par te demander toi aussi lecteur, toi à qui as tellement lu Nietzsche, que comprends tu par ces mots ? Très sûrement, tu me diras qu’ils sont misogynes et tu as tout à fait raison, mais évite de déraisonner ! Il faut le reconnaitre Nietzsche par ces propos ne cesse d’être misogyne ou réductionniste de la vérité à une femme. Toutefois, nous ne sommes par là pour plaider pour Nietzsche, déjà ces mots plaident pour lui. Au fait, qui plaidera pour moi devant les garants de la dogme-disciplinaire ? Nietzsche ? Impossible que ce soit lui, déjà, Dieu l’aurait puni pour l’avoir insulté et il mourut de syphilis, donc il est en l’enfer.[11] Qu’il me pardonne pour mon appétit aiguisé à la provocation !
               III- CREUSONS CES MOTS DE NIETZSCHE SUR LA VERITE COMME FEMME
D’abord, le fait de l’assimiler comme femme, d’émettre cette hypothèse liminaire de la vérité comme femme de la comparer à une femme, ne plaide en faveur ni de la femme ni de la vérité comme vérité (Truth as Truth)[12] aux yeux de Nietzsche. C’est certain ! comment je le sais ? Tout simplement, c’est parce que j’ai lu Nietzsche en nietzschéen. Ce qui ne m’a fait perdre ma foi en Jésus - Christ. Heureusement ! Pourtant, dans certains milieux « très chrétiens » aux allures spiritualistes et renfermées dans les bulles très pieuses, ou, la foi n‘a jamais subi une certaine glaciation comme chez Madre Teresa de Calcutta, ou chez Sainte Thérèse de Lisieux, le lire Nietzsche est susceptible d’une blessure au niveau de leur foi. Alors, vaudrait ne pas hasarder. Puisque leur foi ne devrait jamais s égorger ni même entrer dans sa propre critique. Dommage que je ne sois pas de ce noble avis, qui, pour eux a du sens.  Je me souviens encore de ce camarade d’une certaine congrégation ou les lectures sont contrôlées, qui, me disait que lire Feuerbach pourrait avoir beaucoup d’effets négatifs pour sa foi. Surpris, je lui avais demandé, s’il avait l’instrument de mesurer de sa foi ? Il me répondait qu il ne fallait pas tenter pour éviter d’éprouver sa foi. Ce qui voudrait dire au fond qu il a un Pistometre[13] (Kierkegaard).
 Je me souviens que l’un de grands génies de la littérature catholique actuelle du nom de Fabrice Hadjadj, dont j’aime bien vanter. Lui-même, n’a de cesse de dire comme la lecture de la littérature antichrétienne a été une force pour sa conversion et son expérience de foi en Jésus - Christ. J’aimerais qu on me dise comment est ce que lire peut influencer à une foi qui est réellement enracinée en Jésus Christ ? J’allais oublier que nos « foi » sont plus celles d’appartenance[14]. Une blessure de plus aux très chrétiens ! Je vous demande les excuses, peut-être je finirai comme Nietzsche Kierkegaard. En passant, comment est-il encore fini ?
Il est très facile que les dires (écrits) d’un Nietzsche posent des soucis à certains qui sont installés dans un certain « christianisme d’appartenance intouchable ». Leur façon de comprendre Nietzsche est liée à une lecture univoque et tellement défensive, ajoutée à une certaine compréhension des choses reçues par ceux qui érigeaient les « canons de la connaissance et des logiques de connaissances ». Parfois leur canonicité s’accommodait avec une idéologie à défendre et une logique close sur elle-même.  D’aucuns m’objecteront ceci : alors il serait préférable que les canons de logiques n’existent pas ? Objection très détailliste déjà. Qu’ils sortent de l’argumentation circulaire. Car, je ne suis pas en train de le dire. Assurément pas ! Je vais plutôt vers une dénonciation de l’absolutisation d’une voie et d’une logique de connaissances indépassable et déjà définie au préalable. C’est la plainte de fond de Nietzsche, c’est la même qu’on retrouve chez les promoteurs du « Troisième homme », même de chez ceux qui se veulent « progressistes » au sens de ce l’Eglise.
A dire vrai, Nietzsche savait qu’il allait être incompris dans un monde mutilé par les éléments du réel. Lisons ces paroles qui sont de lui : « Tout penseur profond craint plus d’être compris ou d’être mal compris » (disait Nietzsche). Sur ce point, il n’avait rien à craindre. Moi de même, je n’ai rien à craindre d’être mal compris ou de ne même pas être compris.
Vous remarquerez dans mon dialogue avec le tanzanien, etc., les avis des autres personnages cités plus haut, voilà ce qui en ressort : un Nietzsche libertin, un prélude du nazisme, un anarchiste antisémite, un furieux réactionnaire, et même un chrétien honteux, on a raillé son lyrisme, on s’est même moqué de lui (heureusement que ces mots-là vont bien avec la personne de Jésus ; sur ce plan-là, il n’est pas trop loin de Jésus. Je ne le compare pas à Jésus, je souhaite que les très chrétiens ne confondent pas mes propos. Un parallèle est un parallèle et dans ce cas, il a tout son sens). Alors qu’en réalité, Nietzsche pense Par le delà le bien et mal. Il faut le rappeler à ceux qui pensent l’avoir compris en se basant sur un seul paragraphe de ces écrits, Nietzsche transcende nos petites catégories d entendement, et logiques bien établies. Lisons !
Méditons la profondeur de ces paroles du même Nietzsche que je me suis permis de reprendre ici en les paraphrasant, il se défend de son vivant :  à tous ceux qui apprennent pour se rassurer, le philosophe dans toute volonté de connaitre il y entre déjà    une goutte de cruauté, aux pessimistes il apprend que  ce n’est pas le monde qui est absurde mais la volonté de donner un sens, et aux meneurs des idées, il leur rappelle de sortir de leur mutisme qui refuse de voir le monde autrement, ils le voient uniquement sous le prisme du blanc et noir.
Revenons sur la question de la vérité chez Nietzsche. Qu’est-ce que Nietzsche entend par supposer la vérité soit une femme ? Que signifie en réalité cette analogie ?
Déjà, cette analogie, il y a d’ailleurs une forme de réductionnisme que j’ai évoquée en supra. C’est à dire, Nietzsche, s’adressant aux philosophes, il leur dit qu ils pensent se soucier de l’être or, leur but est de courtiser quelque chose. Vous n’êtes que des séducteurs de l’être (dans ce cas il utilise l’image d’une femme). Mais avant essayons de dire ce que pense Nietzsche de la femme. Qu est ce qu une femme pour lui ? Qu’est-ce que la vérité quand elle est femme du point de vue Nietzsche ? Pas du point de vue du féminisme ou d’un autre point de vue que j’évite de citer ici.
Il faut aller puiser dans la misogynie règlementaire pour découvrir l’extrême complexité dans le rapport que Nietzsche entretient avec la vérité. A supposer que la vérité soit justement femme. J avertis encore : ce sont des interprétations, pour ceux qui l’ont oublié chez Nietzsche il n’y a pas de faits, seulement des interprétations. Alors soyons nietzschéens quand nous parlons de Nietzsche. Chez Nietzsche, la vérité est capricieuse, elle est volage, c’est bien connu, les femmes sont capricieuses et volages, la vérité change de gout comme une femme change de vêtements et d’amants. Bref, la vérité s’habille, se déshabille.  Si la vérité est femme, l’inverse est faux et comme la femme n’est pas vérité alors la vérité n’est pas femme. En ce moment-là, la vérité n est par exemple mensonge et inversement. Finalement, Nietzsche va pencher du côté du mensonge ? Il pense en effet que la vérité est mensongère. Il va jusqu’ à penser que la vérité est un mensonge qui s’ignore. Prenez l’exemple du mari volage dans un couple. Ce mari qui croit bon de faire des aveux à sa femme pour des volages qui lui a infligé : alors il lui dit la vérité. D’habitude, ce genre d’aveu est précédé par un aveu solennel qui avoue les frasques (mari volage). Mais dans cette déclaration, il y a un doublement mensonge. Car, il dépose le fardeau de la culpabilité qui est la sienne.
Le mari volage avoue son mensonge, toutefois, il dépose une peine sur sa femme. Mais c’est vérité qui n’assume pas son mensonge. Et, c’est tout cela l’objet de par-delà le bien et mal et qu on retrouve aussi dans le Généalogie de la morale. C’est le cas de certaines institutions qui, ayant commis tellement du mal au monde, reviennent se racheter dans un pardon obligé au monde de leurs frasques. Heureusement qu il n’est jamais trop tard ! Chez nous les très chrétiens ; on parle du Père qui attend toujours le retour du fils les bras ouverts. En réalité, ces grandes sont parfois dans la perspective du double mensonge nietzschéen. C’est à dire, elles demandent pardon à cause de leur nouvelle posture. Maurice Bellet a les mots justes pour exprimer cette attitude :
Perversion majeure. Elle signifie qu’il n’y a aucune belle nécessité historique et logique qui, dans la mort des vieux mondes, donnerait naissance à l’humanité radieuse. Le vieil ordre des choses protégeait, bien et mal, de la chute dans l’abime. L’abime est désormais ouvert.[15]
Bellet, voudrait nous faire voir le retour des ténèbres des partisans des « monstruosités ». Ils essayent de vouloir retrouver la surface dans un forcing. Un forcing obligé car le contexte ne leur donne pas de choix. En ce moment-là, disparait le prétexte au profil du texte. Que signifie tout ce baratin ? Je veux dire par là tout simplement que les dominants d’autrefois sont aujourd’hui par les dominés à leur tour. Et le pire est que ces derniers attaquent leurs anciens imposteurs dans ce qui fait leur fondement. Exemple ceux qui tuent ou tuaient au nom de Dieu ; ils avaient oublié leur texte fondateur et ils se contèrent du prétexte lié au contexte.
Ces « grandes institutions ou idéologies » qui se prétendaient détenir la vérité, se voient aujourd hui détenues de leur vérité mensongère (Nietzsche). Leur noble entreprise qui aux allures pourtant très louables s’est vue très prétentieuse. La prétention à détenir la vérité portait en elle-même l’échec de cette même vérité. Car une vérité qui récuse sa propre critique est vouée à son échec (Henri Boulad).
Ce qui venait d’être dit et énoncé, était pour illustrer les propos de Bellet afin de mieux clarifier ce que Nietzsche appelle la vérité mensongère. Dès lors, repartons chez Nietzsche, et, continuons de creuser ce qu il entend par vérité comme femme. J’espère que nous sommes sur la même longueur d onde, chers lecteurs ? Si oui ! Creusons encore plus !
Le mari volage n’assume pas l’arrière fond nauséeux qui lui donne le jour, les mauvaises intentions qui président à l’écart de la vérité. Nietzsche en ce moment là est totalement anti platonicien. Pourquoi ?
Parce que d’abord, Platon pense que la vérité sort souvent de la bouche des femmes (c’est le cas dans le Banquet). Mais Nietzsche, il est d’avantage anti platonicien parce qu il récuse ce qu il appellera dans le Crépuscule des idoles l’équation exorbitante ; qui est celle du bien et du vrai. L’équation qui refuse au profit de la Généalogie de la morale[16], que la vérité peut naitre du mensonge et du bien et du mal. Certaines morales peuvent s’y retrouver. Cette intuition nietzschéenne est celle que devraient méditer tous les théoriciens du complot par exemple qui croient être des bons citoyens parce qu ils ne plaignent jamais ou parce qu ils respectent toutes les lois à la manière de Kant. Ou encore que ces théoriciens pensent être meilleurs parce qu ils cherchent la vérité que les puissants nous dérobent alors qu ils peuvent être considérés par Nietzsche comme des paranoïaques. Ou encore, tous les philanthropes croient qu en ne mentant jamais, ils ne se trompent pas. Dans les milieux « très chrétiens » on en trouve beaucoup ce genre de chrétiens. Même dans les mariages, Fabrice Hadjadj va à l’encontre de la fidélité verticale, qui selon lui est une fuite à la dimension dramatique au mariage[17].  
Parlant justement du « bon » comportement des philanthropes, les grands lecteurs de la littérature française se souviennent de ce personnage du nom d’Alceste dans Madame Bauvary de Flaubert, on a l’impression que Alceste ne se trompe pas, comme s’il n’était pas dupe, qu il avait lui-même de ne pas être dupe, par exemple. Donc, cette première perspective nietzschéenne nous permet d’enrichir la notion de vérité.
La seconde perspective, la vérité est femme cela veut dire qu il faut entrer dans sa biographie. Pas celle, résumée par le tanzanien en une phrase extrémiste et tellement radicaliste qui l’envoie au séjour des morts sans miséricorde divine. Mais dans cette perspective, il faut dire tout suite que la vérité est hors d’atteinte, on ne l atteint pas. Il ne faut pas l’interpréter comme des manquements de Nietzsche au niveau de la vie avec les femmes. Car on sait qu il en avait d’énormes difficultés à ce niveau-là. Je vous invite une fois de plus à creuser avec un regard nietzschéen pour pénétrer ce qu’il voulait dire.
La vérité selon Nietzsche se dérobe toujours. Il veut dire que les philosophes ne doivent jamais dire qu’ils ont la vérité. Il y a une critique de la vérité qui est subjacente qui se situe dans le désir même d’atteindre la vérité qui n’est pas d’abord hors d’atteinte. Sinon que c’est le désir que je mets qui la met hors de ma portée. La vérité n’est pas de l’ordre de la saisie d’un groupe c’est un rapport de tantale. C’est qui nous fait tomber dans la troisième perspective de l’interprétation de la vérité chez Nietzsche, c’est la perspective ouverte qu’on met un miroir. Qui est à l’origine de Par delà le bien et le mal qui se trouve dans le livre Ainsi parlait Zarathoustra qui s’appelle : les femmelettes vieilles et jeunes.

A suivre chers lecteurs ! Ce n’est que la première partie.  

Sylvestre M. NDONGO.

                                            
                                            







[1] Vous aurez un petit article sur cette expression dans les jours qui viennent. Pour l’instant, contentez-vous de cet aperçu très sommaire, ce sont les promoteurs du retour à l’Ecoute de l Evangile comme Inouï et l’annonce de celui-ci comme Vérité. Précisons-le, l’annonce d’une Vérité sans la soustraire, ni déformer.
[2] Fabrice Hadjadj, La foi des démons ou l’athéisme dépassé, Ed., Albin Michel, 2011.
[3] Dans le cas échéant, ce sont des séminaristes avec qui je convis et j’étudie.
[4] C’est l’auteur de l’article qui parle.
[5] Henri Boulad, je l emprunte de lui, vous la retrouverez dans ma première publication, elle est bien illustrée là-bas.
[6] Le Dieu sauvage, p. 20.
[7] P. 22.
[8] Idem
[9] Idem
[10] Préface de Par-delà le bien et mal
[11] Je reprenais juste les mots du Tanzanien.
[12] Ma première publication développe longuement cette expression.
[13] C’est ainsi qu’il désigne l’instrument par lequel les très chrétiens en rapport avec leur foi. 
[14] Kierkegaard, reprit par Dominique Collin, Le christianisme n’existe pas, Editions Salvator, 2018.
[15] Le Dieu Sauvage, p. 28.
[16] Ouvrage de Nietzsche.
[17] Fabrice Hadjadj, La profondeur des sexes, Pour une mystique de la chair, Editions du Seuil, 2008, p. 117.